Par Qais Aljoan Août 2025

Depuis le début de la guerre menée par Israël contre Gaza, l’Union européenne s’est exprimée avec une prudence qui confine au silence. Tandis que des dizaines de milliers de civils sont tués, que des hôpitaux sont rasés et que des quartiers entiers disparaissent sous les bombes, Bruxelles parle de “crise humanitaire”, de “cessez-le-feu urgent” et de “retenue nécessaire”.

Mais les mots lourds de sens — génocide, massacre, crime contre l’humanité — restent soigneusement absents du vocabulaire diplomatique européen.

Ce silence n’est pas un oubli : c’est un choix. Un symptôme d’une politique de deux poids, deux mesures.

En 2000, l’Union européenne a signé avec Israël un Accord d’Association, dont l’article 2 stipule clairement que les relations doivent être fondées sur “le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques”. Cette clause a déjà été invoquée pour suspendre ou restreindre des accords avec la Russie, la Biélorussie, la Syrie, la Tunisie — et même avec la Palestine.

Mais jamais avec Israël.

Et pourtant, les rapports des Nations Unies sont accablants. Les témoignages sont constants. Les images, innombrables.

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Le double standard s’étend également à la justice internationale. En 2021, la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête sur les crimes présumés commis à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Quel fut le soutien européen ? Presque nul. Certains États membres, comme l’Allemagne ou l’Autriche, ont publiquement contesté la légitimité de cette enquête.

À l’inverse, lorsque la CPI a émis des mandats d’arrêt contre des responsables russes pour la guerre en Ukraine, Bruxelles a soutenu activement la procédure, financé les enquêtes et applaudi la démarche.

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Et que dire du langage employé ?
Une otage israélienne affamée est décrite comme victime d’un “acte barbare et inhumain”.
Des enfants palestiniens mourant de faim ou ensevelis sous les décombres ? “Situation humanitaire préoccupante”.

L’Europe n’a pas besoin de devenir hostile à Israël. Mais elle a le devoir de respecter les principes qu’elle proclame.

Si l’article 2 est ignoré, si la CPI est instrumentalisée, si les mots varient selon le drapeau...
Que reste-t-il de la légitimité morale du projet européen ?


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